On était bien partis, pourtant. La famille nous avait dit aurevoir, le vent nous soufflait 20 bons nœuds au portant, notre pilote automatique, révisé, ne mouftait pas. Puis il y a eu cette barque de pêcheurs qui dérivait. On n’a pas hésité très longtemps…
Une fois n’est pas coutume, Jade n’a pas le temps d’écrire. Entre les mots et les images, il a fallu choisir. Alors on a tenté de faire une vidéo didactique. Complète. A laquelle il n’y aurait (presque) rien à ajouter… Bienvenue sur le canal!
Le compte à rebours a commencé.
Un sas de décompression entre l’Atlantique et l’entrée dans le Pacifique: c’est ce que furent, pour nous, les îles San Blas. Pas d’échéance immédiate, pas d’internet, aucun stress (excepté la tenue de notre ancre dans le fond de la mer). Des cocotiers partout. Comme un avant-goût, pour la nouvelle année, de cette Polynésie qui nous attend…
Il est indien Kuna et à 44 ans, après une carrière de chef cuistot autour du globe, il a décidé de retourner chez lui : une île des San Blas, au Panama. La terre de ses ancêtres. Il a embarqué toute sa communauté dans son projet. Prenez une eau de coco et détendez-vous : Ivin vous explique.
Nous voici donc au Panama. Ouaw. Nous faisons le choix de nous rendre directement à la marina la plus proche du canal, pour deux raisons: bloquer notre date de passage au plus vite et prêter main forte à un voilier qui nous a invités à traverser le canal à son bord… Prêts pour un entrainement grandeur nature?
Une fois n’est pas coutume: la Balade de Jade prend la route. On pensait partir deux semaines, ce fut trois. Villes, campagnes, fleuves, lacs, montagnes… de -40 à +4 000 mètres d’altitude, sur quatre voies ou pistes en terre, attachez votre ceinture, notre petite voiture de location passe partout!
L’Amérique latine. Nous y sommes. Après trois jours de mer nous voici à Santa Marta, petite sœur de Carthagène des Indes. Nos premiers pas en Colombie nous font longer une partie de sa côte caribéenne, de quartiers endiablés en vieilles villes indolentes, entre mer et lagunes… Sur les traces d’un écrivain que j’aime.
C’est le nom qu’Amerigo Vespucci donna aux Petites Antilles Néerlandaises, en 1499, lorsqu’il y posa les pieds: trop sèches, trop pauvres. Inutiles. Nous y avons trouvé des paysages dignes de l’Arizona, des spots de plongée à couper le souffle, de petites villes tout en couleurs. Quand c’est beau, nul besoin que ce soit utile… pas vrai?
Cela faisait trois mois que nous avions les pieds sur terre. Navigation de seize heures pour rejoindre Grenade, retrouvailles avec les bateaux copains dans les baies du Sud, gestion d’une onde tropicale au mouillage, découverte d’une île inhabitée… Jade nous replonge dans le bain, sans transition!