Derniers instants en Polynésie : déjà-nostalgie…
Oui, c’est un mot inventé. Le cœur qui se serre, la gorge qui se noue à l’idée de quitter un lieu… dans lequel on est encore. Que l’on reverra peut-être un jour, mais qui ne sera plus jamais le même. La déjà-nostalgie, c’est tout ça. Un sentiment qui, tout au long de ces deux dernières semaines aux Gambier, ne nous a jamais vraiment quittés…
19 octobre 2024 – Mouillage de Rikitea, île de Mangareva, Gambier
14 heures – Rafales à 30 nœuds et seaux de pluie sortis de nulle part. Le front est arrivé sur nous en trente secondes. Pour la première fois je crois, Jade, surprise au bout se sa chaîne tendue, a gîté au mouillage. La Polynésie est aussi capable de cela.
Les capitaines des trois bateaux-copains au mouillage, Diabolo, Kea et Jade, se sont instantanément retrouvés en ciré sur leur pont, les bras ballants, perplexes devant les éléments. Les trois bateaux, de trois poids différents, ont tourné tourné tourné sur leur chaîne, à trois vitesses différentes. C’était à n’y rien comprendre.
La pluie a l’air d’être passée, momentanément du moins. Les rafales sont redescendues à 20 nœuds, même si toujours aussi soudaines. Les sommets des monts Duff et Mokoto, juste au-dessus de nos têtes, sont peut-être les responsables de ce vent tournant qui nous a pris de court… Diabolo à fini par déraper, puis réancrer.
La lessive ne sera pas sèche ce soir.
Bernard et Manu vérifient que leurs bateaux ne se rentrent pas dedans pendant le passage du grain… Sur la carte, on voit bien que le point blanc (notre position) est à la frontière du beaucoup-de-vent et du pas-de-vent-du-tout!
21 octobre 2024 – Mouillage de Rikitea, île de Mangareva, Gambier
10h30 – Ce matin, nos amis Soazic et Manu de Diabolo ont levé l’ancre pour les Marquises. C’est fou comme, en un mois sur une île perdue, peut grandir une amitié. Nous les voyons partir avec un pincement au cœur et l’espoir, un jour quelque part, de les revoir.
Alors qu’ils finalisaient leurs préparatifs de départ, un nouveau voilier est arrivé au mouillage – chaque fois, un évènement. Un Allure 44 avec trois hommes à bord, Opale, qui ne fait qu’un stop d’une journée ici avant de piquer vers le Chili. C’est le quatrième et dernier bateau dont nous avons entendu parler qui s’élance pour cette traversée cette année – en plus de Jade, Kea et Belharra qui devrait arriver dans quelques jours. Trois voiliers en alu au mouillage: comme si la Patagonie n’était plus si loin.
Dernière balade avec l’équipe gagnante Kea-Diabolo-Jade. On en a profité pour refaire notre provision de citrons (trrrrès important).
18 heures – Routage du soir. Christophe l’avait déjà identifiée mais je comprends à mon tour de quelle fenêtre météo nos éphémères voisins de mouillage, à bord d’Opale, comptent profiter: une bascule de vent de Nord-Est sur les deux-trois prochains jours, leur permettant de quitter les Gambier sans piquer trop au Sud. Après… « Après, me rappelle Christophe, on ne peut pas vraiment savoir. Et au-delà d’une semaine, on ne peut plus savoir du tout. On va aller faire ce petit tour dans le lagon dont tu as envie, mais sois prête: la prochaine bascule de ce type, on la prend. La décision se prendra certainement du jour au lendemain ».
Compris, capitaine. Après trois ans de voyage en bateau, je continue à avoir du mal avec les départs soudains. J’aurais aimé pouvoir attendre la venue du Taporo dans une semaine pour faire une vraie provision de produits frais. J’aurais aimé que nous attendions que les douanes polynésiennes nous aient effectivement envoyé notre déclaration de sortie du territoire – même s’il est vrai qu’avec Starlink, nous devrions pouvoir la recevoir en mer. J’aurais aimé, comme à chaque fois, avoir un peu plus de temps pour me faire à l’idée. Je sais: je devrais être prête depuis un bail. Des mois que nous préparons ce départ. Que dis-je: des années. Il faut croire que je ne suis jamais prête.
22 octobre 2024 – Mouillage de Rikitea, île de Mangareva, Gambier
3h30 – C’était à prévoir: je ne dors pas. Dans ma tête tournent en boucle, dans le sens des aiguilles d’une montre, les grosses dépressions du Sud que nous voyons sur la carte. Elles sont rouges et elles me font peur. Nous partirons avec quelques jours de météo favorable, mais après… Après il faudra “jouer avec les bordures des dépressions”, dixit le capitaine. Jamais joué à ce jeu-là, moi.
10 heures – Prêts pour quatre petits milles de navigation vers le Nord du lagon des Gambier, en compagnie de nos amis Emmanuelle et Bernard à bord de Kea. L’ancre de Jade n’a pas bougé d’un iota depuis un mois : saura-t-elle s’extirper de la vase moelleuse dans laquelle elle s’est enfouie? Les anodes pendulaires sont couvertes de verdure. Là-dessous, les rémoras ne vont rien comprendre.
Kea et Jade en route pour un nouveau mouillage (au moteur par sécurité, car le lagon est truffé de fermes perlières): sont-y pas beaux, ces deux bateaux?
11h30, mouillage de Totegegie (aéroport) – Ancrés dans du bleu turquoise. Devant nous, curiosité que nous n’avions pas encore croisée: un motu sans cocotiers, couvert de pins! En descendant aux Gambier, à 23 degrés de latitude Sud, avons réellement changé de climat. On déjeune vite fait et on part explorer.
16 heures – Balade en bordure du monde. D’un côté du motu, côté lagon, deux voiliers au mouillage immobiles dans le bleu ciel, sur fond d’îles verdoyantes. De l’autre, côté grand large, un océan agité et gris au-dessus duquel l’œil ne rencontre rien que des masses nuageuses menaçantes.
Balade de deux heures sur le motu, coraux et bernards-l’hermites à profusion. Bernard (le bien nommé) me démontre, en prenant l’une de ces bestioles dans sa main, qu’elles ne pincent pas, ni ne mordent… Ça se mange, du coup? Nos pas nous mènent jusqu’à une bicoque déserte mais a priori habitée, puisque gardée par une jeune chienne toute folle – qui cherche plus à jouer avec nous qu’à monter la garde. Retour aux bateaux, ce soir nos amis viennent dîner à bord.
A la découverte du motu de Totegegie.
23 octobre 2024 – Mouillage de Totegegie, aéroport, Gambier
Midi – Emma et Bernard viennent de recevoir l’autorisation des TAAF pour naviguer en Antarctique en janvier! Bernard était à bord de Jade, en train de récupérer des informations de cartographie sur la Patagonie, quand la nouvelle est tombée. Très contents d’avoir été là au moment précis où son visage s’est illuminé… Plus de doute possible: on s’inspirera bien de leur dossier pour élaborer le nôtre, dans quelques mois…
15h30, retour vers Rikitea – Perplexe, sur le pont, devant la beauté du lagon des Gambier. Bleu roi, turquoise, marine, courbes et pics d’Aukena, Akamaru, Mangareva, faible brise sur le plan d’eau. Le cerveau se met sur off. Profonde inspiration.
Cette navigation-retour est bien plus sereine que l’aller d’hier. La houle et le vent sont tombés. Même trajet, mais souvenirs antagonistes. Demain, du mauvais temps est annoncé pour quelques jours: notre virée vers les motus aura été de courte durée, mais suffisante pour marquer profondément notre mémoire.
21 heures, mouillage de Rikitea – Retour au point de départ, donc. Ancre posée exactement au même endroit, mais un bateau en moins au mouillage: Opale et ses trois équipiers, comme prévu, sont déjà partis vers le Chili. Venons de recevoir un message d’un autre voilier, les copains de Belharra : devraient arriver ici depuis Hao, aux Tuamotu, dans le courant du weekend.
24 octobre 2024 – Mouillage de Rikitea, île de Mangareva, Gambier
13h30 – Ce matin, excursion de groupe avec Emma et Bernard à la gendarmerie pour tenter de débloquer nos dossiers de sortie du territoire. La dématérialisation des démarches est toute neuve, les différents services se renvoient la balle : les gendarmes d’ici nous disent que tout se fait aux douanes de Papeete via internet, la dame des douanes nous écrit qu’il lui faut un papier de la gendarmerie d’ici… Sommes ressortis avec un papier tamponné pour chaque bateau, escortés par le sourire du jeune gendarme, Benoît, qui vient d’arriver et se décarcasse pour nous aider. On avance.
Le sujet est d’autant plus important qu’une fenêtre météo favorable pour partir semble se profiler dès ce weekend, dans deux ou trois jours. Elle ne paraissait pas si belle hier encore, mais plus ça va plus elle semble suffisante à nous assurer un départ “soft”, avec du vent de Nord-Est pas trop fort sur quelques jours. Affaire à suivre.
22 heures – Partir dans deux jours pour 25 jours en mer… ou pas. Je ne m’y ferai jamais. Cette incertitude me prend la tête, au sens littéral: ce soir, j’ai un bon mal de crâne. C’est que mon cerveau ne peut s’empêcher d’élaborer des listes et des scénarii: si nous partons dans deux jours, voici ce qu’il nous reste à faire (déposer une lessive à Marie, commander le plus de frais possible auprès de Nico, ratisser une dernière fois les étalages des épiceries, faire un dernier grand ménage de fond en comble); si le départ est pour plus tard, voici ce que nous avons encore le temps de faire. Pour chaque option, mes neurones moulinent l’infini des tenants et aboutissants, n’étant de toute façon sûrs de rien puisque la météo, principale donnée du problème, est par nature incertaine.
26 octobre 2024 – Mouillage de Rikitea, île de Mangareva, Gambier
21h30 – Le suspense aura été entier jusqu’au bout. Ce matin, sommes allés chercher nos commandes de produits frais: deux beaux choux et une montagne d’aubergines. Cet après-midi, c’est la lessive que nous récupérions chez Marie. J’avais même organisé la visio d’au-revoir avec la famille… Et puis Christophe a remarqué que le groupe électrogène ne crachait presque plus d’eau. Il a cherché, démonté, remonté… Pour aboutir à la constatation que la pompe à eau de mer était probablement morte.
Partir en mer pour 25 jours sans groupe électrogène est tout à fait envisageable, d’autres le font. Nous avons d’autres sources d’énergie (panneaux solaires, éolienne, moteur) et pourrons nous rationner un peu. Il ne s’agit que d’un élément de confort en moins. Lorsque je reviens de la lessive, je me suis fait une raison: cette petite avarie ne nous empêchera pas de partir demain. Dans le même laps de temps, les pensées de Christophe ont fait le cheminement inverse: la philosophie de ce voyage, depuis trois ans, est de prévoir ceinture et bretelles pour le plus de circonstances possibles. Nous ne sommes pas pressés, la saison pour effectuer cette traversée ne fait que commencer. Accessoirement, le capitaine en second est un peu malade depuis hier… Vers 17 heures, nous prenons enfin la décision de ne pas partir demain. A 17h30, nous sommes avec les copains en terrasse du Snack Teava, comme tous les vendredis pour l’Happy Hour, comme si de rien n’était.
Quelques jours de plus aux Gambier pour espérer faire redescendre cette appréhension qui me noue l’estomac. Pourquoi tant de stress pour ce départ? Nous avons déjà fait plus long entre le Panama et les Marquises, nous saurons gérer. Peut-être l’aspect des fichiers météo, avec leurs tourbillons rouges dépressionnaires si peu engageants? Une traversée pas plus longue que la précédente, mais sans nul doute plus exigeante, et certainement, plus inconfortable. Et toujours cette même question: serai-je à la hauteur?
27 octobre 2024 – Mouillage de Rikitea, île de Mangareva, Gambier
10h30 – Le dimanche matin, quand on ne part pas en transpacifique, on peut aller à la messe. À 8 heures, alors que Christophe se préparait à replonger dans la soute pour bidouiller la pompe du groupe électrogène, Emma et Bernard sont passés me prendre en annexe. Depuis le temps que l’immense cathédrale Saint-Michel juchée au bout de l’unique rue du village me faisait de l’œil, me voici embarquée pour l’office dominical.
Sur le grand quai, tombons sur une foule inhabituelle: les mangaréviens attendent ce matin le débarquement des 140 passagers du Boréal, le navire de croisière qui vient d’ancrer un peu plus loin dans le lagon. Les enfants du collège Saint Raphaël leur ont préparé une danse de bienvenue – leur professeur, Dany, nous précise que « c’était censé être une prestation complète mais on a appris hier qu’ils n’auraient pas le temps ». Les croisiéristes vont passer la journée sur l’île, avant de partir pour Pitcairn dans la soirée. En plus des collégiens, une dizaine de voitures attendent ceux qui voudraient, éventuellement, faire un tour de l’île. Plusieurs guides de randonnée sont à leur disposition. Les dames du village ont passé la journée d’hier à confectionner des colliers de fleurs. Il n’y a que deux ou trois escales de ce type chaque année aux Gambier: Rikitea a mis le paquet.
Restons pour assister à l’arrivée des visiteurs. Un gros canot orange se profile devant le quai, les enfants se mettent en ligne devant la passerelle. La haie d’honneur est prête. Le garçon situé en tête, un chapeau de plumes noires sur le crâne, lance un chant vers le ciel… et les hanches de ses acolytes se mettent en marche. Les touristes sont une vingtaine, peut-être trente. Certains prennent des photos, font quelques pas de danse, applaudissent. D’autres traversent l’allée d’enfants sans lever les yeux, se précipitant vers la première activité qui les attend – un jour pour voir Mangareva, c’est court. Savent-ils que les collégiens répètent depuis des semaines?
Quand les collégiens du collège Saint Raphaël accueillent les croisiéristes du Ponant, ils se donnent à fond!
Sur la route de la cathédrale, tombons sur un stand de spécialités culinaires spécialement préparées pour l’occasion: beignets sucrés et salés, coco, taro et uru sous toutes leurs formes… le tout présenté en petits échantillons tout mignons joliment disposés sur une table fleurie. Les dames nous prennent pour des croisiéristes: « Venez goûter! ». « Ah mais nous ne sommes pas du gros bateau, on n’a pas le droit… ». « Tu rigoles ou quoi? Si vous êtes sur cette île, c’est que vous faites partie de la communauté! ». Restons un moment à papoter (et grignoter) avec Marcienne et Rodika, tout sourires.
Une fois dans l’église, nous nous asseyons dans le fond, sur un banc de l’un des bas-côtés. Chants rythmés, ukulele, guitare et percussion, paroles affichées en simultané sur un écran derrière la cheffe de chœur. La karaoké démarre. Depuis le temps que je voulais assister à l’une de ces messes… Mais aujourd’hui, l’ambiance est particulière car les croisiéristes sont là. Certains se sont assis un plein milieu, passant devant les élégantes dames mangareviennes, s’asseyant juste devant elles, leur bouchant la vue et levant leur téléphone à bout de bras pour prendre des photos. Je me sens déjà mal à l’aise quand tout à coup, une vielle touriste blonde à short fuchsia et grandes chaussettes vert fluo, chapeau sur la tête, se campe au milieu de l’allée centrale pour se faire prendre en selfie. L’office a commencé depuis un moment. Une jeune femme, dont je comprendrai plus tard qu’elle est l’une des guides du bateau de croisière, lui fait un signe négatif de la tête… La vieille touriste sort, renfrognée. Pas envie d’être assimilée à cette femme, comme lorsque Marcielle et Rodika nous ont hélés tout à l’heure: je n’aurai vu que 20 minutes de cette messe qui m’intéressait tant, mais je sors.
Retour sur le grand quai. Le canot orange continue de déverser ses flots de touristes. Au loin, distinguons un nouveau voilier en train de se chercher une place au mouillage: ce sont nos amis de Belharra! Quatrième voilier à faire la traversée vers le Chili cette année.
Ambiance un peu étrange en ce dimanche à Rikitea, entre messe et croisiéristes…
Trois bateaux au mouillage, trois équipages en partance vers le Chili!
21 heures – Soirée à bord de Kea avec les deux nouveaux arrivants, Daniel et Jean-Marc de Belharra, ainsi que Caroline et Patrick du catamaran voisin, qui vivent depuis plus de trente ans à Tahiti. Christophe et moi évoquons le gros bateau de croisière, que nous sommes étonnés de voir encore au mouillage alors qu’il devait partir en fin de journée. Nos amis, qui sont allés en ville cet après-midi, nous informent: le Boréal ne peut pas partir, il lui manque un passager! Nous nous branchons sur le canal 72 de la VHF, sur lequel communique le paquebot depuis son arrivée: les gendarmes sont à bord et fouillent la cabine de l’homme perdu, à la recherche d’un éventuel message annonçant un suicide…
28 octobre 2024 – Mouillage de Rikitea, île de Mangareva, Gambier
11h30 – Balade du matin jusqu’au Belvédère. En chemin, croisons les gendarmes – qui commencent à bien nous connaître. L’homme perdu à été retrouvé, c’était un membre d’équipage! Parti en randonnée seul vers les sommets hier, il s’est perdu, s’est trouvé un coin pour dormir dans la forêt puis à fini par se “retrouver tout seul” au petit matin. La population de Mangareva était mobilisée depuis hier soir – un appel à participer aux recherches avait été lancé sur les réseaux sociaux, que nous n’avons découvert que ce matin. Le Boréal n’a pas attendu son membre d’équipage: d’après les gendarmes, la compagnie du Ponant lui paiera un billet pour l’Argentine, destination finale du navire après escale à Pitcairn.
Dernières balades et ultimes apéros avec nos amis du catamaran Amarante et des voiliers Kea et Belharra : encore une chouette équipe!
30 octobre 2024 – Mouillage de Rikitea, île de Mangareva, Gambier
21 heures – Potentiellement notre dernière soirée au village… et quelle soirée! Le collège Saint Raphaël organisait un « Tamure Marathon » – comprendre: une session de danse polynésienne ouverte à tous, animée sur un rythme effréné par une professeure venue tout spécialement de Tahiti. L’événement, quoi.
Nous nous sommes contentés de regarder. Et même comme cela, il y avait beaucoup à faire! En laissant mes yeux passer des tous petits aux jeunes femmes puis aux femmes moins jeunes qui dansaient en cadence (dont Mama Tepa, troisième adjointe au maire, qui nous a offert une pomme jacque de son jardin il y a quelques semaines), me suis laissée surprendre par une vague d’émotion. Qu’est-ce que c’est beau, trois générations qui dansent ensemble! Et cette douceur, cette lumière sur tous les visages… Cette bienveillance, partout. Les jeunes musiciens du collège avaient parfois du mal à suivre les instructions données par la maître de cérémonie (à leur décharge, de ce que nous avons compris, ils ont été recrutés au dernier moment) et les instruments, parfois, s’emballaient… Qu’importe. Une bonne partie des Gambier aura dansé ce soir, l’autre aura regardé, et tous auront créé en direct, en une soirée, un spectacle et un moment unique.
Ce soir, c’est Tamure-marathon sous le préau du collège Saint Raphaël!
Reconnaissante, si fort, d’avoir été accueillie avec tant de chaleur, ici, ces dernières semaines. Les Gambier sont un bijou dont les perles sont les habitants. Les mangareviens. Demain ou le jour suivant, la météo doit encore décider, nous leur dirons aurevoir. Avec, pour ma part du moins, un tremblement dans la voix.
Nos derniers préparatifs au grand départ depuis Mangareva, c’est ci-dessous en vidéo!
Content de vous savoir, sur ces côtes chiliennes. Le déja-nostalgie, est à mettre temporairement de côté.
L’aventure continue, à très vite sur le net. Bises à vous deux
Chère Jade, et son vaillant équipage,
Je suis content de vous savoir arrivés au Chili. Comme beaucoup sans doute il me tardait d’avoir de vos nouvelles et je m’inquiétais un peu
Votre texte, des derniers jours aux îles Gambier, est très beau et émouvant. Comme je comprends votre angoisse avant ce grand saut dans le Pacifique! Mais vous avez vaincu cette peur et ça ressemble au vrai courage. Il faut dire que le capitaine me semble un grand marin : attentif, prudent, respectueux de la mer. Il dégage une telle sélénite, gardant ses angoisses et doutes pour lui même
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Bravo à vous trois
Jacques
Merci Estelle de continuer à nous faire partager et voyager à travers tes commentaires détaillés et photos, tu nous fait vivre des moments de bonheur à travers vos rencontres, mais aussi tes angoisses.Grace à starlink, nous avons pu échanger ,de temps en temps, afin de nous rassurer pendant ces 32 jours et huit heures de navigation surtout que avez rencontré une météo capricieuse et des problèmes techniques qui vous ont ralenti,je suis sur que l’ingéniosité de Christophe a permis d’y remédier partiellement
Maintenant que Jade est arrivée à bon port , vous allez pouvoir vous reposer et découvrir le Chili , que nous aurons sûrement le plaisir découvrir dans très prochains blogs.
Ce commentaire débuté sciemment hier (Estelle sait pourquoi…..) a été, hélas, malencontreusement interrompu à plusieurs reprises…..
J’y soulignais la magnificence de Jade qui , en fait, est LE creuset idéal pour concocter en un brouet subtil et puissant l’amalgame du courage et de la pugnacité d’Estelle avec les qualités intrinsèques de Christophe si joliment exposées plus haut par « Jacques ».
Ce qui fait que nous ne cessons d’être à chaque étape un peu plus éblouis.
Et bravo, Estelle, d’enrichir la novlangue française, que nos Académiciens s’ingénient à abreuver de déjections de ruisseau.
Mais pourquoi ne pas voir, positivement, dans cette « déjà-nostalgie », un puissant moteur émotionnel semblable à celui qui a irrémédiablement attaché Jacques Brel aux Marquises ?
Bon repos, Joyeux anniversaire (zut, j’ai gaffé), et à bientôt nos prochaines délectations que tu élabores déjà.
Bises affectueuses d’Edith et Roger